ma fille a subit un burnout pourquoi nous denigre avec beaucoup de reproches sur son enfance elle re

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quel rôle peut jouer le milieux familial envers une personne atteinte de cette pathologie

Lucas_Bemben

Bonjour et merci de votre confiance.

Votre question montre que vous vivez une période complexe dans laquelle se mêlent les difficultés de votre fille et les relations que vous entretenez avec elle.

Au sujet du rôle que peut éventuellement jouer le milieu familial dans le burn-out, il est important de bien saisir le mécanisme sous-jacent de cette pathologie.

Le burn-out (de l’anglais « to burn-out » : « se consumer ») est une pathologie liée au stress.
Si le stress peut être positif pour l’individu lorsqu’il est ponctuel, ses effets sont potentiellement dévastateurs dés lors qu’il devient chronique et dépasse les capacités de résistance de la personne.

En effet, lorsqu’un stress apparaît, le corps manifeste certaines réactions biologiques visant à y faire face. Une fois la situation stressante disparue ou gérée, un mécanisme de régulation permet au système de retourner à un fonctionnement normal. Ceci est le fonctionnement face à un stress ponctuel et peu durable.

Lorsque le stress n’est plus ponctuel mais plutôt chronique, ce système de régulation ne peut se déclencher car aucune période de répit ne le permet. Le corps est donc dans l’obligation de maintenir ses réactions de défense. Au bout d’un moment, cet état d’activation permanente peut épuiser physiquement la personne, déclenchant entre autres des troubles du sommeil et des problèmes somatiques (digestifs, cardiovasculaires, articulaires…). Cet épuisement physique s’accompagne d’un épuisement cognitif (perte de vigilance, de concentration, de mémoire…) et émotionnel (sentiment de désespoir, de fatigue intense, exacerbation des émotions ou, à l’inverse, émoussement).

Les causes de ces réactions nocives sont multiples et complexes. Elles résultent la plupart du temps d’une intrication entre des facteurs externes (milieu social ou de travail hostile, dysfonctionnement de management, tâches trop exigeantes ou ne donnant pas lieu à des gratifications suffisantes, etc.) et internes (facteurs de personnalité tels qu’un perfectionnisme excessif ou une gestion difficile des émotions).

En tout état de cause, le burn-out ne peut pas être attribué à une personne mais bien au climat stressant lui imposant des réactions biologiques durables et nocives pour elle (réactions plus ou moins facilitées par son vécu et ses dispositions personnelles).

Ainsi, pour vous répondre, le milieu familial peut jouer un rôle dans ce type de pathologie, puisqu’il possède à la fois le potentiel d’être protecteur pour la personne (écoute, compréhension, sécurisation de la personne... constituant des opportunités de répit et de baisse du stress) tout comme celui d’être aggravant (culpabilisation, négation/banalisation de la souffrance... déclenchant une augmentation du stress).
Il fait donc partie des facteurs influençant la survenue, la gravité et la guérison de cette pathologie particulière.

Si votre interrogation concerne l’impact spécifique que peut avoir le milieu familial sur l’enfance de la personne et donc, plus tard, sa fragilité quant à un syndrome d’épuisement, la réponse est éminemment complexe.
Elle entre à vrai dire dans le cadre d’une psychothérapie qui ne peut qu’être personnelle car interrogeant le système familial et ses répercussions sur la structure de personnalité et le caractère de la personne concernée (donc, sur les facteurs internes que j’évoquais précédemment).

Je ne peux donc vous répondre plus avant car votre question s’inscrit dans un cadre très intime que vous seuls (ainsi que votre fille) pouvez explorer. Pour cela, je ne peux que vous conseiller de vous rapprocher d’un professionnel compétent en psychothérapie (psychologue clinicien et/ou psychothérapeute diplômé) ou en médecine (psychiatre) pour être accompagné dans cette démarche si vous souhaitez l’entreprendre.

De manière générale, il arrive parfois que la situation d’épuisement provoque des crises au sein des systèmes familiaux, notamment à cause de l’exacerbation émotionnelle. L’épuisement est également, parfois, le déclencheur d’une remise en cause massive des liens interpersonnels et des modes de vie chez la personne qu’il touche.

Quelque part, votre question (« qu’avons-nous fait ? ») vous place dans une posture très culpabilisante et défensive. Elle rend potentiellement difficile, donc, la perception et la construction d'une solution à cette crise que traverse votre famille.

Peut-être vous serait-il utile de passer de cette question (qui peut être explorée dans le cadre d’une psychothérapie si d’aventure vous pensez que quelque chose est à questionner à ce sujet) à celle-ci : « que faire pour retrouver des relations apaisées ? ».
De cette manière, il n’y a plus ni bourreau ni victime, mais bien des personnes dont le lien est fragilisé par la survenue d'une pathologie ; lien qui peut faire l'objet d'une démarche de consolidation.

A ce sujet, je ne peux que vous conseiller de prendre le temps de dialoguer avec votre fille. Chercher à comprendre ce qui se déroule dans son esprit, rester ouvert et accessible sont des postures essentielles afin de l’aider à retrouver un lien moins conflictuel avec vous.
Par ailleurs, cela peut également l’aider à aborder les difficultés et les rancœurs qu’elle peut avoir à votre encontre d’une manière plus productive et moins destructrice au niveau relationnel. Si le burn-out ne crée pas ces difficultés et rancœurs, il peut tout à fait en accroître la charge émotionnelle et en compliquer la résolution. Il s'agit alors d'aider la personne à saisir que la sortie de crise est possible, en lui montrant notamment que la souffrance qu'elle ressent est entendue et fait l'objet d'une attention particulière dans une recherche de compréhension et d'apaisement.

En espérant avoir pu vous aider et en vous souhaitant le meilleur pour l’avenir,